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Une coach excentrique est invitée sur une scène de théâtre afin de se livrer et promulguer des conseils bien-être.

A mesure qu’elle développe son discours, elle est absorbée par une masse noire nommée Le machin : son discours et sa gestuelle commencent à dysfonctionner. Un corps sensible laisse place à un corps de plus en plus robotique et désordonné.

Allégorie de la servitude, Le machin va prendre son autonomie et le dessus sur son bourreau. S’ensuivent des dysfonctionnements en cascade. Des protagonistes à la lumière, le plateau va échapper à tout contrôle.

Dans cette quête obsessionnelle de gloire et de bonheur, l’oratrice va perdre son équilibre et contaminer tous les éléments autour d’elle.

Sous une tonalité absurde et comique, cette conférence ne va pas exactement se dérouler comme prévu…

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Depuis 2017, je collabore avec Julie Bérès qui a fait appel à moi pour la chorégraphie des pièces théâtrales Désobéir et La Tendresse qui jouissent actuellement d’une belle notoriété. Tel un défi, je voulais m’orienter vers une forme théâtrale et dansée pour étayer le propos dans ma nouvelle proposition Et mon nombril me dévora.

 

Après la création de Cabine d’essayage , solo chorégraphique ayant obtenu l’adhésion et la co-production d’un certain nombres de partenaires (Spectacle lauréat du « Concours chorégraphique 2017 Prix CCN de Créteil /Festival Kalypso», Coproduction Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val de Marne / Compagnie Käfig avec le soutien de la Briqueterie/ Centre de développement chorégraphique du Val de Marne et le Théâtre Louis Aragon de Tremblay en France, ADSYKA productions, le CCN de la Rochelle, Visages du Monde à Cergy, le Centre de Danse du Galion, La DRAC-Île-de-France et le soutien d’Initiatives d’artistes- La Villette, Le Flow/Centre Eurorégional de Lille, la Maison des Metallos et le CND), et le duo  Entre parenthèse  avec Sébastien, danseur en fauteuil roulant, Et mon nombril me dévora, ma troisième pièce est une antithèse à l’injonction à la joie.

 

J’ai un cursus universitaire en sciences humaines et suis art-thérapeute depuis 2012. Cela me paraissait donc logique de m’intéresser au développement personnel dont je fus une grande adepte.

Toutefois, mon mal-être persistant malgré ma motivation de mettre en pratique les leçons prodiguées par les coachs, j’ai commencé à me questionner sérieusement quant aux effets et à analyser leurs contenus.

 

Suis-je mieux après toutes ces années ? Que valent ces programmes souvent onéreux en termes de fiabilité ? N’y a-t-il pas une forme de vanité à prétendre « sauver le monde » alors même que la plupart du temps les concepts séduisants employés tels que Mindset, la loi de l’attraction, la pensée positive ne sont pas maîtrisés ?

 

Je crois que plus je pensais m’éveiller, plus je me perdais. Et plus je me perdais, plus je me noyais dans une profonde déprime.

Nous nous sentons boostés au sortir d’une conférence. Nous avons l’illusion de faire partie des élus, du pouvoir d’agir sur sa vie et ses émotions. Nous sommes les maîtres à bord de notre destinée. Tel l’effet Barnum, nous avons l’impression qu’un programme, un livre a été conçu pour soi.

Mais qu’advient-il lorsque le soufflet tombe ?

 

Je reste encore sensible au développement personnel mais parce que le bonheur ne s’apprend pas en 10 leçons et que la motivation ne suffit pas, je souhaiterais mettre en exergue les effets délétères d’un système souvent inexpert qui vend du bonheur alors même que ces coachs, tout comme nous, le cherchent encore.

 

Dans ma nouvelle proposition théâtrale et chorégraphique, Et mon nombril me dévora, une pièce pour deux danseurs, il s’agira de me mettre en scène dans la peau d’une coach obsessionnelle prise au piège de son amateurisme et de sa vanité. Cette conférence ne se déroulera pas exactement comme souhaitée.

D’un corps vertical à un corps robotique et désordonné, ma gestuelle va progressivement dérailler. Cela sera soutenu par de multiples effets de la technique du Popping. Mon binôme représentera une masse noire, allégorie de la servitude et va finir par perdre le contrôle. Sa danse sera empreinte des techniques du sol et des arts martiaux. Son émancipation sera accentuée par une danse de plus en plus folle et dynamique. La lumière et la musique seront quant à elles contaminées par la folie du plateau et finiront par échapper à tout contrôle.

Dans une ambiance sombre et burlesque à la fois, des dysfonctionnements vont s’enchaîner en cascade.

Interprètes : Jessica Noita et Laurent Belot

Musique : Franck II Louise

Dramaturgie : Lou Bouziane

Lumières : Ydir Acef

Regard extérieur : Muriel Henry

Costumière : Isabelle Joly

Production : Cie Jessica Noita et en cours

Résidence : L'Annexe de Romainville

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